Historique de la collection
Gustave Chagnon †: 1930 – Joseph Ouellet †: 1935 à 1942 – Adrien Robert †: 1946 à 1964 – Monique Coulloudon: 1960 à 1989 – Jean-Guy Pilon: 1973-06 à 1975-05 – Pierre-Paul Harper †: 1975-06 à 2004 – Louise Cloutier: 1989-12 à 2015-03 – Colin Favret: 2012-01 à aujourd’hui – Étienne Normandin: 2015-05 à aujourd’hui.
L’enseignement de l’entomologie au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal remonte aux années 1930’. Gustave Chagnon, un entomologiste amateur passionné par les papillons et les scarabées, assure les premiers cours (1931-1950). À cet effet, il monte une première collection entomologique pédagogique pour les étudiants. Le Frère Joseph Ouellet, retraité de l’enseignement à l’Institution des Sourds-Muets et spécialiste des Diptères (mouches), se joint à lui et est en charge des travaux pratiques (1935-1942).
En 1946, le Frère Adrien Robert entre en fonction et devient le premier entomologiste professionnel à œuvrer au Département. Sa thèse de doctorat (1953) porte sur les insectes associés à la maladie hollandaise de l’orme. Comme les entomologistes de ce temps, il s’intéresse à plusieurs groupes d’insectes dont les scarabées, libellules et demoiselles, punaises, phryganes, et puces. Il publie de nombreux articles scientifiques et de vulgarisation pour les clubs de jeunes naturalistes ainsi qu’un livre sur les libellules du Québec, document qui a longtemps été la référence pour la faune locale.
À la mort du Frère Robert en 1964, sa collection et celle du Frère Ouellet sont cédées à l’Université par leur communauté des Clercs de Saint-Viateur. Elles forment le corpus premier de la Collection Ouellet-Robert qui sera ainsi nommée en 1984. Ce matériel gagne en importance car ces deux entomologistes étaient des collectionneurs infatigables. Durant les vacances estivales, ils visitent les institutions des Clercs ainsi que la Station de biologie de Saint-Hippolyte (aujourd’hui nommée la Station de biologie des Laurentides) et celle du lac Monroe (Parc du Mont-Tremblant). Dans les institutions d’enseignement des Clercs et d’autres communautés, ils montent des collections parallèles afin d’occuper les jeunes qui sortent que deux fois l’an du collège. Ces collections secondaires sont revenues et ont été intégrées à fur et à mesure à la Collection Ouellet-Robert. Il faut se rendre compte qu’à cette époque, les clubs de jeunes naturalistes favorisent le développement des sciences naturelles. Ainsi, plusieurs des entomologistes québécois ont vu naître leur vocation dans ces lieux.
Frère Robert sera assisté par Monique Coulloudon qui assure la partie technique du travail et de l’intégration du matériel, principalement des insectes sur épingle. On lui doit le montage d’une grande partie des tiroirs entomologiques de la Collection. Elle reste en poste jusqu’en 1989.
À la mort du Frère Robert, Jean-Guy Pilon, jeune professeur au Département, prend la relève de la direction de la Collection. En 1971, lors de son entrée en fonction, Pierre-Paul Harper remplace M. Pilon et il demeure au poste de conservateur au-delà de sa retraite en 2004. Il assure l’intérim jusqu’à l’emploiement de Colin Favret en 2012.
Pierre-Paul Harper a lui aussi la passion de collectionner et de parcourir le territoire. Il inventorie, année après année, la faune aquatique du Québec et des provinces de l’est. Les collections d’insectes aquatiques se sont grandement agrandies à cette époque grâce à ses campagnes d’échantillonnage.
Dans les années 1970’, l’entomologie occupe une place importante au Département. Trois professeurs, Jacques-Lucien Auclair, Jean-Guy Pilon et Pierre-Paul Harper, sont dynamiques et supervisent de nombreux étudiants à la maîtrise et au doctorat. Le matériel utilisé dans ces projets de recherche est déposé à la Collection et c’est principalement les Odonates et les autres insectes aquatiques qui en bénéficient. Tous les aspects de l’entomologie sont traités dans les cours, à tous niveaux : la taxonomie, la morphologie, la physiologie, et l’entomologie économique étaient offerts dans le cursus de l’époque.
Un moment de flou quant au devenir de la Collection se produit lors de la retraite de Monique Coulloudon, à savoir si le Département maintient les investissements nécessaires à sa survie et son développement. En 1989, un poste de professionnel est créé et Louise Cloutier entre en fonction jusqu’à sa retraite en 2015. Depuis, Étienne Normandin a pris la relève.
En 2012, la Collection passe à l’ère moderne. Elle est déménagée au Centre sur la Biodiversité sur le site du Jardin botanique de Montréal. Des locaux modernes offrent des conditions idéales de conservation et des espaces favorisant l’expansion de la Collection. La venue de Colin Favret et d’Étienne Normandin assure la relance avec un développement de l’informatisation de la Collection. La participation au réseau pancanadien Canadensys de données sur la biodiversité accroît sa visibilité.