Diaperis maculata (Olivier 1791)

Diaperis maculata (Olivier 1791)

le ténébrion maculé

Par Sébastien MADORE et Matthieu TZAUD (édité par Paul MAYRAND)

Sauf quand autrement indiqué, texte et images ©2014 CC BY-SA 4.0, les auteurs

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Le spécimen a été capturé à la Station de Biologie des Laurentides le 6 Septembre 2013

Diaperis maculata (Olivier 1791) est une espèce faisant partie de la famille des Tenebrionidae. Trois caractéristiques permettent de classer cet individu à l’intérieur de cette famille:

  1. Les yeux composés sont concaves, entaillés par la crête frontale.
  2. Les antennes sont caractéristiques de la famille sur plusieurs points. Elles partent de la crête frontale, juste en-dessous des yeux composés. Elles sont formées de onze articles lesquels s’élargissent de plus en plus vers l’extrémité.
  3. La formule du tarse est de 5-5-4. Ce qui signifie que les tarses de la première paire et de la deuxième paire de pattes contiennent cinq articles, alors que les tarses des pattes postérieures (troisième paire) en contiennent quatre.

Image 3Une caractérisitque qui est toutefois typique du genre Diaperis est « la forme singulière des antennes composées d’anneaux lenticulaires enfilés par leur centre les uns à la suite des autres. » (Olivier, 1795). Une autre caractéristique est son pronotum noir de largeur similaire aux élytres.

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Ce qui permet l’identification de l’espèce est sans nul doute la couleur rouge-orangé des élytres ainsi que les taches noires retrouvées sur celles-ci. Fait intéressant, la grande majorité des individus possèdent deux taches distinctes sur la moitié antérieure (une par élytre). Toutefois, en ce qui concerne les taches de la moitié postérieure, elles vont différer. On remarque une certaine plasticité phénotypique sur le continent. En effet, certains individus possèdent des taches qui fusionnent avec la suture (interstice des deux élytres) qui est elle-même tachée de noire alors que d’autres, comme le spécimen photographié, n’ont pas cette fusion. On peut voir un gradient de ce caractère en Amérique, la fusion étant présente chez la totalité des individus au Mexique alors qu’au Québec et en Nouvelle-Angleterre, elle est bien moins présente. Les photos ne rendent pas justice, mais les deux premiers articles de l’antenne sont de couleur rouge, contrairement au reste de l’antenne. Sur la première photo, on observe des stries presque parallèles faisant la longueur de l’élytre. Ces stries sont composées de légères dépressions.

On peut confondre le ténébrion maculé avec Diaperis boleti. Ce dernier possède des taches fusionnées et ondulées à la suture dans la portion antérieure des élytres et il ne vit qu’en Europe.

Distribution

On retrouve le ténébrion maculé fréquemment dans l’est du continent nord-américain (du Texas à l’Atlantique) ainsi que sur certaines îles des Antilles tel que Porto Rico.

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Classification

Espèce: Diaperis maculata (Olivier 1791)

Genre: Diaperis Geoffroy 1762

Tribu : Diaperini

Sous-Famille: Diaperinae

Famille: Tenebrionidae Latreille 1802

Ordre: Coleoptera

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Comparaison des taches de la partie postérieure des élytres. Image à droite ©2005 James C. Dunford (voir références)

On le rencontre généralement en milieux forestiers, ceux-ci favorisant la croissance de champignons, ce dont l’adulte et la larve se nourrissent exclusivement. C’est une espèce relativement commune et abondante.

Concernant le cycle de vie de cet insecte, il se déroule entièrement à l’intérieur de champignons et plus fréquemment sur ceux du genre Polyporus de type ligneux ou semi-ligneux. La larve est  composée de douze anneaux distincts et sa tête est sclérifiée, légèrement aplatie et munie d’antennes à deux ou trois articles.

À l’automne, les populations situées plus au nord du continent américain vont hiberner en masse sous l’écorce des arbres jusqu’au retour de conditions plus favorables. Le stade larvaire est caractérisé par la présence de nombreux tunnels dans l’agaric que la larve infeste. Lors de la différenciation en nymphe, la larve va boucher une partie du tunnel afin de créer une chambre ovale fermée par une agglomération de particules l’entourant. Ce stade de la maturation se produit généralement dès le milieu de la saison estivale jusqu’à sa fin, soit de la fin juillet jusqu’au mois de septembre inclusivement.

RÉFÉRENCES

Articles:

DUNFORD, J.C., M.C. THOMAS, et P.M. CHOATE Jr. 2005. The Darkling Beetles of Florida and Eastern United States, University of Florida.

MINCH, E-L. 1952. Insects Inhabitants of Polyporus betulinus. Journal of the New York Entomological Society. Vol 60, no1. New York, p.31-35

TRIPLEHORN, C-A. 1965. Revision of Diaperini of America North of Mexico With Notes on Extra Limital Species (Coleoptera: Tenebrionidae). Proceeding of the United States National Museum. Vol 117. Washington, p.349-368.

DAGGY, T. (1946). Notes on the Ecology and Taxonomy of Certain Pupae of the Family Tenebrionidae (Coleoptera). Proceedings of the Indiana Academy of Science, vol. 56, p. 253-260

Livres:

OLIVIER, G-A. 1795. Entomologie, ou histoire naturelle des insectes. Lanneau. Tome 3, p.1

De BUFFON, G-L L. Histoire naturelle, générale et particulière. P306-307