Euschistus tristigmus luridus Dallas 1851

Euschistus tristigmus luridus Dallas 1851

Dusky Stink bug – Punaise à trois taches

Par Laurence Langlois-Lemay et Vincent Populus

(édité par Étienne Normandin)

Photos réalisées par Vincent Populus

IMG_0236Le spécimen a été capturé le 3 septembre 2015 à la Station de Biologie des Laurentides, plus spécifiquement autour du Lac Geai, milieu plutôt humide.


Identification

 L’identification à l’espèce a été effectuée grâce au « Canadian journal of

arthropod identification ».

Famille Pentatomidea

Sous-famille Pentatominea

Genre Eustristus

Espèce tristigmus

Sous-espèce luridus

Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7


Caractéristiques physiques générales

     Euschistus tristigmus possède un corps plutôt allongé et oval. Bien qu’habituellement de plus petite taille que les autres espèces se trouvant dans le même genre, le reste des caractéristiques restent tout de même semblables. Ses taches noires se trouvant au centre de son abdomen au nombre de deux ainsi que celles sur les côtés lui permettent de se distinguer de ses comparses.

Généralités 

     La punaise pentatome Euschistus tristigmus se trouve principalement en Amérique du Nord et se divise en deux sous-espèces : Euschistus tristigmus luridus Dallas (l’espèce à l’étude), se trouvant surtout au nord, ainsi que Euschistus tristigmus tristigmus, localisée plus au sud.

 Alimentation

     Nettement polyphages, ces insectes se nourrissent principalement de plantes, cultivées ou non. Les plantes de prédilection d’Euschistus tristigmus luridus sont le soya, le framboisier, le sumac, le noisetier, la rose sauvage, la tomate, la poire, la pêche, le pin, et plusieurs autres.

Mode de vie

     Au stade adulte, Euschistus tristigmus hiverne. Son environnement favori pour procéder à cette pratique se trouve dans les zones de bois décidues ainsi que leurs bordures. Cette punaise peut être bivoltine : en Illinois, Georgie et Virginie, elle peut créer deux générations en un an. L’une des deux, active en été, ne subira aucune diapause (arrêt dans le développement de l’organisme) alors que celle d’hiver, qui devra hiverner, en subira une. Au printemps, l’insecte sort de sa torpeur et commence à se nourrir et se reproduire sur les herbes sauvages. Dépendamment de la saison ainsi que de la période de floraison des plantes hôtes, une quantité proportionnellement plus élevée de punaises se trouvera sur un type de mauvaise herbe en particulier. Par exemple, une espèce se trouvant en Virginie pourra coloniser Lynchnis alba Miller (une sorte d’herbe) de façon importante entre mai et juin alors qu’en juin et juillet, elle se déplacera sur Erigeron annuus jusqu’au moment ou une autre plantation deviendra plus attirante (possiblement vers la fin juillet). De façon globale, il a été observé que l’herbe la plus populaire chez Euschistus tristigmus est Erigeron canadensis, se trouvant en Virginie : cette plante fleurit d’août à la fin septembre et c’est à ce moment que les punaises sont les plus nombreuses. Il est à noter que les deux types de population peuvent se trouver sur ces herbes : les adultes ayant hiverné, ainsi que leur progéniture d’été. Toutefois, au Canada, il est rare d’observer deux générations par année ; une seule génération est habituellement produite.

Reproduction

     Le mâle, en période de reproduction, fera les premiers pas afin d’initier la copulation avec la femelle de son choix. À l’aide de ses antennes, il touchera légèrement la tête, le thorax et même l’abdomen de la femelle jusqu’au moment ou ses antennes glisseront sur la face ventrale de l’abdomen de celle-ci pour soulever son postérieur grâce à sa tête. La façon pour le mâle de s’assurer que la femelle est réceptive aux avances est d’observer son comportement : si la femelle garde son abdomen surélevé, le mâle a donc le feu vert pour poursuivre la copulation. À ce moment, le mâle effectuera une rotation de 180 degrés pendant laquelle il peut garder un contact physique avec la femelle en gardant leurs abdomens collés. Une fois la rotation effectuée, le mâle soulèvera lui aussi son abdomen afin que ce dernier et celui de la femelle soient en contact, leurs têtes éloignées à chaque extrémité.

 Impact économique

     Bien qu’Euschistus tristigmus n’ait pas un impact économique aussi important que d’autres espèces, il présente tout de même une certaine influence sur la santé de diverses plantations. Lorsqu’il se nourrit sur le soya, Euschistus tristigmus transmet la « yeast-spot disease », une infection fongique affectant de façon importante la santé globale des plants de soya. Bien qu’en milieu sauvage Euschistus tristigmus ne soit pas d’une grande importance pour le soya, il est aussi nuisible que Nezara viridula (un organisme ravageur très important, aussi appelé punaise verte ponctuée) en milieu contrôlé, prouvant possiblement sa capacité d’adaptation et de survie en milieu plus difficile (en trouvant d’autres moyens de subsister). Toutefois, globalement, il est loin d’être le plus néfaste de tous. De plus, il est très actif dans les vergers où sont cultivées des pêches. Puisque ces pêchers se trouvent à proximité des bois, fossés, clôtures, et donc près des zones d’hivernation de ces punaises, les pêches devenant bien mûres au printemps sont menacées par ces petits insectes polyphages qui n’en feront qu’une bouchée, réduisant ainsi la productivité de ces plantations.


Références

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  6. Bartlett, T. & VanDyk, J., Iowa State University – Department of Entomology, 2006. BugGuide, Species Euschistus tristigmus – Dusky Stink Bug. http://bugguide.net/node/view/122581 (Consulté le 29 octobre 2015)
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  9. Paiero, S. M. & al, 2013. Canadian Journal of Arthropod Identification, Stink bugs (Pentatomidae) and parent bugs (Acanthosomatidae) of Ontario and adjacent areas: 
A key to species and a review of the fauna – Key to the Families of Pentatomoidea of Canada. http://biologicalsurvey.ca/ejournal/pmmm_24/pmmm_24_6.HTM (Consulté le 19 octobre 2015)