Graphocephala teliformis (Walker 1851)
La cicadelle multicolore
Par Marie-Ève BEAUDET et Maryse LE LAN (édité par Elise ST-PIERRE)
Texte et images ©2014 CC BY-SA 4.0, les auteurs
Le spécimen a été capturé à la Station de
Biologie des Laurentides le 6 Septembre 2013
Sous-famille: Cicadellinae
Famille: Cicadellidae
Ordre: Hemiptera
Graphocephala teliformis fait partie des 2.500 espèces de Cicadellidae présentes sur le continent américain. L’espèce fait partie du complexe d’espèces de G. coccinea qui a été traitée par Hamilton (1985). La famille des cicadelles est largement représentée partout dans le monde, et a conquit une foule d’habitats passant par les plus xériques aux plus tropicaux. On peut distinguer cette espèce par des lignes rouges ou oranges et bleues ou vertes sur les ailes et les pattes, abdomen et tête jaunes vifs. Une rangé d’épines spécifiques présentes sur les tibias des individus permet aussi l’identification au niveau de la famille. Toutefois, les données moléculaires sont celles ayant permis l’établissement de la phylogénie actuelle de la famille. Le genre Graphocephala comprend près de 17 espèces en Amérique du nord et certaines sont difficiles à identifier de par leurs similarités. Ce sont des insectes habituellement herbivores pouvant causer de grands ravages. Ils sont généralement associés de façon très spécifique à une espèce végétale.
Ces cicadelles sont de petits insectes atteignant, une fois mature, quelques millimètres seulement. Malgré leur petite taille, elles sont tout de même la proie de plusieurs prédateurs tels les oiseaux et araignées. Les femelles pondent directement les œufs sur la feuille et la tige, sur les jeunes pousses printanières ou les déposent dans les tissus de la plantes. C’est au printemps qu’a lieu la période d’accouplement. La métamorphose est de type incomplet et est caractérisée par 5 stades de nymphes. Celles-ci possèdent des bourgeons ailères qui se transforment en aile une fois le stade adulte atteint, en 12 à 30 jours. Grâce à leurs pièces buccales suceuses-perceuses, elle s’alimente du xylème et phloème des plantes à sève, causant par le fait même beaucoup de dommages aux feuilles. Aussi, en se déplaçant de plante en plante pour s’alimenter elles sont de bons vecteurs de transmission de maladies entre les plantes. G. teliformis peut vocaliser en faisant vibrer des membranes internes à la base de l’abdomen toutefois, ces sons sont imperceptibles pour l’oreille humaine. La cicadelle à bandes rouges est la championne du règne animal en saut en longueur. En effet, la longueur de son saut peut atteindre jusqu’à 40 fois la longueur de son propre corps!
RÉFÉRENCES
Hamilton, K.G.A. 1985. The Graphocephala coccinea complex in North America (Homoptera, Auchenorrhyncha, Cicadellidae). Entomologische Abhandlungen, Staatliches Museum für Tierkunde Dresden 49(6): 105-111.
2 thoughts on “Graphocephala teliformis (Walker 1851)”
Cette entrée chez le blogue QMOR a été modifiée aujourd’hui pour tenir en compte une nouvelle identification au spécimen. Je remercie Alain Gareau qui m’a notifié de la mauvaise identification et qui m’a envoyé l’article de Hamilton (1985). Effectivement, la collection Ouellet-Robert détient d’une belle série de spécimens du complexe de G. coccinea, mais les identifications datent d’avant 1985 et ne tiennent pas compte des changements taxonomiques proposés par Hamilton; c’est à dire que les spécimens sont tous identifiés en tant que G. coccinea, mais selon Hamilton cette espèces n’existe pas au Québec. Il faudra mettre à jour les identifications de nos spécimens.
J’ajoute que mon identification c’est fait à partir de la coloration des ailes, mais que la façon la plus rigoureuse d’identification implique l’examination des pièces génitales des mâles. Il reste une possibilité que le spécimen soit l’autre espèce du complexe G. coccinea, soit G. picta (Walker 1851).