Donacia cincticornis (Newman 1838)

Donacia cincticornis (Newman 1838)

Par Patricia CÔTÉ et Julie GUYON

Édité par Étienne Normandin

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Insecte capturé par battage sur un hêtre à grande feuille, le 3 septembre 2015, à la Station de biologie des Laurentides, à Saint-Hippolyte. La capture s’est faite en sentier forestier, près du Lac Geai.

Classification (Référence ITIS Report) et petite histoire

Règne – Animalia

Phylum – Arthropoda

Classe – Insecta

Ordre – Coleoptera (Linnaeus, 1758)

Sous-ordre – Polyphaga (Emery, 1886)

Infra-ordre – Cucujiformia (Lameere, 1938)

Super-famille – Chrysomeloidea (Latreille, 1802)

Famille – Chrysomelidae (Latreille, 1802) – chrysomèles

Sous-famille – Donaciinae (Kirby, 1837)

Genre – Donacia (Fabricius, 1775) – donacies

Espèce – Donacia cincticornis (Newman, 1838)

La famille des Chrysomelidae fait partie d’une des plus abondantes, sous l’ordre Coleoptera. On a plus de 50 000 espèces décrites dans 19 sous-familles (Jolivet, Cox et Petitpierre, 1994).

On pense que les premières preuves fossiles de cette famille datent de la fin de la période du Jurassique. Les adultes de cette époque se nourrissaient du pollen des gymnospermes. C’est au Crétacé avec l’arrivée des angiospermes qu’on a une évolution au sein de cette famille pour les monocotylédones aquatiques et semi-aquatiques. C’est dans des enregistrements fossiles datant du Cénozoïque qu’apparaît la sous-famille Donaciinae et celle-ci est une lignée moderne dans la famille des chrysomèles (Jolivet, Cox et Petitpierre, 1994).

Répartition géographique

La sous-famille Donaciinae est phyllophage. Le genre Donacia se trouve en région Holarctique puisqu’il y a  de nombreuses familles de plantes marécageuses et aquatiques. On les trouve aussi dans les tropiques, mais seulement associés à des familles de plantes flottantes (Jolivet, Petitpierre et Hsiao, 1988).

L’environnement écologique dans lequel nous avons capturé notre espèce nous indique que l’insecte se déplace loin de son milieu.

Caractères d’identification de l’espèce

Nous avons pu identifier jusqu’à l’espèce notre insecte grâce à une clé d’identification créée par Marx (1957). Les caractères dominants permettant l’identification de Donacia cincticornis (Newman 1838) ont été le fémur des pattes postérieures, le pronotum ainsi que le tibia des pattes médianes. Le fémur postérieur est renflé, possédant deux épines bien distinctes. Le pronotum est légèrement rugueux, sans poil et de couleur métallique de genre cuivré. Le tibia de la patte médiane ne possède pas de projection dentelée, contrairement à ce qu’on peut trouver chez d’autres espèces de la sous-famille Donaciinae où on retrouve un seul éperon sur le tibia de chaque patte. Dans la famille des chrysomèles, l’éperon du tibia est un caractère propre aux adultes (Jolivet, Cox et Petitpierre, 1994).

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Finalement, selon Olivier (1795), on peut constater quelques caractéristiques évidentes chez notre espèce. Il est possible de caractériser les donacies par leur couleur métallique ainsi que d’une paire d’antennes filiforme, pas plus longue que la moitié du corps, comportant onze articles. De ces articles, le premier est renflé, le second est court, les autres sont coniques et le dernier est cylindrique. Leurs élytres sont coriaces, couvrant la longueur de l’abdomen ayant des points plus ou moins gros et profonds. Les élytres couvrent deux ailes membraneuses. Les pattes postérieures possèdent des cuisses renflées et dentées, propres aux espèces du genre Donacia. Aussi, on peut remarquer que les tarses comptent quatre articles.

Cycle de vie

Les donacies sont souvent (photo agrégation) retrouvées sur les plantes aquatiques flottantes (vidéo) puisqu’elles sont attirées par la lumière que les feuilles reflètent (Jolivet, Petitpierre et Hsiao, 1988). La femelle, est munie de soie sur la face ventrale pour emmagasiner de l’air lorsqu’elle plonge (Dubuc, 2007), elle va ensuite percer la plante afin d’y pondre ses œufs (Hash et Stroupe, 2003). Bien sûr, les larves sont aquatiques (Nash et Stroupe, 2003). Celles-ci se nourrissent de la plante et peuvent la digérer grâce à une symbiose avec des bactéries (Prakash, 2008). Pour avoir l’oxygène nécessaire, les larves puisent directement dans les réserves de la tige de la plante (Jolivet, Petitpierre et Hsiao, 1988). Lorsque les conditions sont favorables, la larve fait alors sa pupe (photos du cycle de vie) afin de devenir un adulte permettant à la prochaine génération de voir le jour l’année suivante (Nash et Stroupe, 2003).

Références bibliographiques

Dubuc, Y. (2007) Les insectes du Québec: guide d’identification. Saint-Constant, Québec : Broquet. 460 p.

Jolivet, P.H., M.L., Cox, et E., Petitpierre. (1994) Novel Aspects of the Biology of Chrysomelidae. Dordrecht : Springer Netherlands. 75-110.

Jolivet, P., E., Petitpierre et T.H., Hsiao. (1988) Biology of Chrysomelidae. Dordrecht : Springer Netherlands. 639 p.

Marx, Edward J.F.. (1957) A Review of the subgenus Donacia in the Western Hemisphere (Coleoptera, Donaciidae). Bulletin of the American Museum of Natural History, New-york, 112(3).

Nash, H. et S. Stroupe. (2003) Complete guide to water garden plants. New York, New York : Sterling Publishing Co., Inc.. 225 p.

Olivier, M.. (1795) Entomologie ou Histoire Naturelle des insectes, avec leurs caractères génériques et spécifiques, leur description, leur synonyme et leur figure enluminée (Coléoptère. Tome Quatrième ; NO.75, Donacie. Donacia). Paris : Imprimerie de Lanneau.

Prakash, M.. (2008) Encyclopaedia of Entomology – 5 : Insect Ecology. New Dehli : Discovery. 361 p.

ITIS Report : http://www.itis.gov/servlet/SingleRpt/SingleRpt?search_topic=TSN&search_value=114515