Philonthus cyanipennis (Fabricus 1793)

Philonthus cyanipennis (Fabricus 1793)

Par Hinatea ARIEY et Lisa GALANTINI

Texte et photographies ©2015 CC BY-SA 4.0, les auteurs

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Philonthus cyanipennis, spécimen de la collection Ouellet-Robert, Photo Étienne Normandin
<i>Philonthus cyanipennis</i> (Fabricus 1793)
Spécimen capturé le 3 septembre 2015, à la Station de biologie des Laurentides, à Saint-Hippolyte, dans une forêt sèche (vue dorsale).

 

 

 

 

 

 

 


Classification

Ordre Coleoptera

Sous-ordre Polyphaga

Super-famille Staphylinoïde

Famille Staphylinidae

Sous-famille Staphylininae

Tribu Staphylinini

Genre Philonthus

Espèce Philonthus cyanipennis (Fabricius 1793)

 

La famille des Staphylinidae est la deuxième plus grande famille de Coléoptères (32 000 espèces) après les Curculionidae (Levesque et Levesque, 1995).

Identification

Les Philonthus possèdent un corps allongé, une tête ovale ou légèrement arrondie, avec un cou large et court. Leurs mandibules sont en forme de faux et sont dentelées en leur centre. Grâce à sa tête et à son pronotum brillant et sans poils, le genre Philonthus se distingue facilement du genre Staphylinus (Jacquelin du Val, 1859).

On distinguera les mâles des femelles le plus souvent par les tarses des pattes prothoraciques qui sont plus dilatés. Pour certaines espèces de Philonthus, c’est la taille de la tête qui permet de distinguer les mâles des femelles (Jacquelin du Val, 1859).

Philonthus cyanipennis mesure entre 10 et 14 millimètres, il possède des élytres d’un bleu métallisé protégeant ses ailes membraneuses. On remarque que les élytres sont courts et ne recouvrent que le premier segment de l’abdomen, une caractéristique qui définit la famille des Staphylinidés. (Zahradník, 1977)

L’identification à l’espèce est difficile car elle peut être confondue avec Philonthus caerulepennis (Mannheirm 1830). Peu de choses les différencient morphologiquement, cependant la répartition géographique nous indique clairement que ce spécimen est Philonthus cyanipennis. (Schillammer, 1988)

Répartition géographique

Il existe aux alentours de 1200 espèces du genre Philonthus, qui sont largement réparties dans le monde. Philonthus cyanipennis possède une répartition géographique holarctique, l’espèce est donc représentée sur une grande partie de la planète. Si nous nous limitons au Canada, il s’agit d’une espèce présente dans 7 des 13 provinces et territoires du Canada. On la retrouve ainsi en Colombie Britannique, en Alberta, dans le Manitoba, en Ontario, au Nouveau Brunswick, en Nouvelle Écosse, et bien évidemment au Québec où nous l’avons collecté (Campbell et Davies, 1991).

Écologie

On peut retrouver les Philonthus dans de nombreuses niches écologiques. En effet, on les retrouve dans la mousse, la litière, les feuilles, les champignons, les débris organiques mouillés, dans les nids et terriers d’oiseaux et mammifères, ainsi que dans les excréments de vertébrés et sur les cadavres (Arnett et Michael, 2001).

Les Philonthus sont des coléoptères coprophiles, donc leur développement ou leur vie est associé aux excréments de vertébrés. Les Philonthus sont des prédateurs qui vivent dans les excréments de vertébrés car ils attirent, de par leur odeur, de nombreuses proies potentielles. Les femelles Philonthus pondent un petit nombre d’œufs directement dans les matières fécales, et le développement des larves se poursuit alors sur place, celles-ci n’ont qu’à attendre l’arrivée de leurs proies (Paulian, 1988). Les Philonthus sont appelés « prédateurs actifs » puisqu’ils se nourrissent majoritairement d’œufs ou de larves vivantes de Diptères (mouches) et de Scarabaeidés attirés ou vivants eux aussi dans les excréments (Crowson, 1981). De plus, chez les Philonthus la région apicale de la mandibule porte des pores dont la sécrétion est  neurotoxique. Celle-ci est injectée aux proies afin de les immobiliser pour s’en nourrir.

Philonthus cyanipennis est aussi considérée comme étant une espèce mycétophile, c’est-à-dire qu’elle est attirée par l’odeur des champignons, sans toutefois s’en nourrir. En effet, on peut retrouver des adultes de l’espèce sur les champignons en décomposition, probablement attirés par l’odeur de la matière qui se décompose pouvant alors être associée à celle des excréments. Cependant, les larves ne sont jamais retrouvées sur les champignons car celles-ci sont, comme mentionné précédemment, là où les œufs sont pondus, dans les excréments (Paulian, 1988).

Références

Arnett, R.H., Michael, C.T. (2001). American beetles (v. 1. Archostemata, Myxophaga, Adephaga, Polyphaga: Staphyliniformia). Boca Raton, Fla. : CRC Press. p. 396.

Campbell, J.M., Davies, A. (1991). Canadian National Collection of Insects, Arachnids and Nematodes (dernière mise à jour en 2013). Repéré à : http://www.canacoll.org/Coleo/Checklist/PDF%20files/STAPHYLINIDAE.pdf

Crowson, R.A . (1981). The biology of the Coleoptera. London : Academic Press, Toronto

Jacquelin du Val, C. (1859). Manuel entomologique. Genera des coléoptères d’Europe, comprenant leur classification en familles naturelles, la description de tous les genres, des tableaux dichotomiques destinés à faciliter l’étude, le catalogue de toutes les espèces, de nombreux dessins au trait de caractères, volume 2. Paris : Chez A. Deyrolles, Naturaliste.

Levesque, C., Levesque, G.-Y. (1995). Abundance, Diversity and Dispersal Power of Rove Beetles (Coleoptera : Staphylinidae) in a Raspberry Plantation and Adjacent Sites in Eastern Canada. Journal of the Kansas entomological society, 68(3), pp. 355-370.

Oxford University Press (2015). Oxford dictionnary, language matters. Repéré à : http://www.oxforddictionaries.com/us

Paulian, R. (1988). Biologie des coléoptères. Paris : Editions Lechevalier p23, p.115, p.491, p515 et p.592.

Schillhammer, H. (1998). Revision of the East Palaearctic and Oriental species of Philonthus STEPHENS-Part 1. The cyanipennis group. Koleopterologische Rundschau68, pp.101-118.

Société royale agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon (1876) Annales des sciences physiques et naturelles, d’agriculture et d’industrie. Lyon : Société royale d’agriculture.

Zahradník, J. (1977). Les coléoptères. Verviers : Marabout p.78