Leptus sp. Latreille 1796

Leptus sp. Latreille 1796

Par Maya FAVREAU et Danaë LEMIEUX-URESANDI

Texte et images ©2014 CC BY-SA 4.0, les auteurs

Classification

Classe Arachnida
Sous-classe Acari
Ordre Trombidiformes
Famille Erythraeidae
Sous-famille Leptinae
Genre Leptus Latreille 1796

Distribution géographique

Les acariens du genre Leptus se retrouvent partout dans le monde, sur tous les continents sauf l’Antarctique (Fain et D’Amico, 1997).

Informations générales et caractères clés

Plusieurs espèces d’acariens ont des larves parasites d’arthropodes. Deux genres parasitent communément les opilions, les genres Trombidium et Leptus.  Les larves assez similaires de ces deux genres sont différenciables par la présence d’urstigma (aussi appelés organes de Claparède, de fonction osmorégulatrice) situés entre les deux premières paires de pattes ainsi que la présence d’une ouverture anale chez le genre Trombidium, alors que ces deux caractères sont absents chez le genre Leptus (Krantz, 1978).

Figure II. Larve de Leptus photographiée au microscope à un grossissement de 400x. Notez les soies et les trois paires de pattes. (Spécimen récolté à la Station de biologie des Laurentides en Septembre 2014)

Dans une étude de Welbourn et Young (1988), le genre Leptus était responsable de près de la moitié des cas de parasitisme recensés chez des araignées. Ce genre comprend 90 espèces dont le stade larvaire est parasitaire.

Les mites de Leptus ont une forme plutôt ovale, avec une petite tête portant des chélicères (Faint et Jocqué, 1996). Le céphalothorax et l’abdomen sont fusionnés, comme chez les autres acariens et leur cuticule est molle (Fain et D’Amico, 1997). Les adultes portent quatre paires de pattes, mais la forme larvaire n’en possède que trois (Fain et D’Amico, 1997). Ces mites sont couvertes de soies et la plupart ont une coloration brun-rougeâtre. Elles mesurent d’un à deux milimètres (Bumblebee.org).

Biologie 

Leptus, comme plusieurs autres Trombidiformes apparentés, a un cycle de vie particulier avec une alternance de phases de développement actif et de phases inactives, appelées calyptostases, où la stase reste emprisonnée dans la cuticule du stade de développement précédent. Ces acariens comptent six stades de développement post-embryonnaires : la prélarve calyptostasique (inactive), la larve parasitaire, la protonymphe calyptostasique, la deutonymphe prédatrice, la tritonymphe calyptostasique et finalement le stade adulte prédateur, qui est actif (Belozerov, 2008).

Les larves sont parasites de plusieurs ordres différents : des araignées, des opilions, des diptères, des orthoptères et autres. Elles ont des préférences quand à leur site d’attachement à l’hôte : elles choisissent plus souvent la face dorsale, mais certaines espèces de Leptus préfèrent les pattes (Townsend et al, 2006). Ces ectoparasites utilisent leur chélicères pour percer l’arthropode qu’ils parasitent et leur trompe pour en sucer l’hémolymphe. Une substance qui cimente en séchant est aussi sécrétée par des glandes buccales pour solidifier le lien entre l’acarien et son hôte (Abro, 1988). Une fois engorgée, la larve se laisse tomber de l’hôte et se transforme alors en octopode: l’adulte et la deutonymphe sont libres et prédateurs (Pereira et al, 2012).

L’hôte: Phalangium opilio Linnaeus, 1758

Figure III. Phalangium opilio parasité par 2 larves
Figure III. Phalangium opilio parasité par deux larves : une sur la patte et une sur le coté dorsal (Spécimen récolté à la Station de biologie des Laurentides en Septembre 2014)

Le Phalangium opilio est l’arthropode hôte sur lequel nous avons recueilli nos spécimens de Leptus. Bien que cet opilion commun au Québec ne puisse être utilisé comme un véritable agent de lutte biologique, il est un prédateur utile de plusieurs espèces nuisibles pour l’agriculture, permettant de conserver les densités de ravageurs basses. Bien que cet arachnide soit communément parasité par des mites, on ne connaît pas l’impact du parasitisme sur la survie et la reproduction des opilions (Townsend et al, 2006).

Références 

Acari (mites and ticks). Bumblebee.org. [En ligne] http://www.bumblebee.org/invertebrates/Acari.htm (Consulté le 29 octobre 2014)

Arnold Åbro (1988) The mode of attachment of mite larvae (Leptus spp.) to harvestmen (Opiliones), Journal of Natural History, 22(1): 123-130

Belozerov, V.N. 2008: Calyptostasy: its role in the development and life histories of the parasitengone mites (Acari: Prostigmata: Parasitengona). Acarina, 16: 3-19.

Fain, A., D’Amico, F., 1997. Observations on Larval Mites (Acari) parasitic on opiliones from the French Pyrenees. Internation Journal of Acarology, 23(1): 39-48

Faint, A., Jocqué, R., 1996. A New Larva of the Genus Leptus Latreille, 1796 (Acari: Erythraeidae) Parasitic on a Spider from Rwanda, International Journal of Acarology, 22(2): 101-108, 1996

Krantz, G. W., 1978.  A Manual of Acarology, Second Edition.  Oregon State University Book Stores Inc.  509 pages.

Leptus genus. Boldsystems. [En ligne]. http://www.boldsystems.org/index.php/Taxbrowser_Taxonpage?taxid=174076 (Consulté le 29 octobre 2014)

Pereira, A.I.A., Fadini, M.A.M., Pikart, T.G., Zanuncio, J.C., Serrao, J.E., 2012. New hosts and parasitism notes for the mite Leptus (Acari: Erythraeidae) in fragments of the Atlantic Forest, Brazil. Brazilian Journal of Biology 72(3): 611-616

Phalangium opilio (Arachnida: Opiliones, Phalangiidae). Schmaedick, M. [En ligne]. http://www.biocontrol.entomology.cornell.edu/predators/Phalangium.php (Consulté le 29 octobre 2014)

Townsend, Jr., V.R., Mulholland, K.A., Bradford, J.O., Proud, D.N., Parent, K.M., 2006. Seasonal variation in parasitism by Leptus mites (Acari, Erythraeidae) upon the harvestman, Leiobunum formosum (Opiliones, Sclerosomatidae). The Journal of Arachnology, 34: 492-494

Welbourn, W.C., Young, O.P., 1988. Mites parasitic on spiders, with a description of a new species of Eutrombidium (Acari: Eutrombidiidae). Journal of Arachnology 16: 373-385